De nouvelles formes de tourisme en vogue ces dernières années
De nombreux vacanciers manifestent le besoin de fuir l’effervescence qui entoure leurs quotidiens, et prônent l’originel et les congés élémentaires, voire rudimentaires.
Parallèlement, d’autres cherchent le frisson et la surprise via des séjours atypiques, sur-mesure ou premium.
Dans la nécessité d’innover constamment, les entreprises et opérateurs de voyage s’adaptent aux nouvelles volontés et attentes des consommateurs, en proposant des prestations novatrices et exubérantes, ou qui, a contrario, sentent bon le vintage et le retour aux fondamentaux. Quoi qu’il en soit, les vacances sont une vraie chance pour de nombreux français ; tout est alors fait pour garantir des prestations inoubliables à des clients de plus en plus exigeants.
Retour au simple
Une prise de conscience écologique
Les usages changent, et l’actualité nous le montre bien ; de plus en plus de nomades, soucieux de préserver la planète, affichent leur défiance vis-à-vis des moyens de transport à forte empreinte écologique, comme l’avion, et entrent dans le phénomène suédois « flygskam ».
Ecotaxe à venir sur les billets d’avion, défiance face aux longs trajets en voiture ou autres moyens de transports « polluants » … la conscience écologique et la volonté de lutter contre le réchauffement climatique gagnent donc du terrain.
Alors que les compagnies aériennes accusent des baisses de fréquentation (parfois fatales) sur leurs vols long-courrier brûleurs de kérosène, la tendance est à la hausse pour le simple, le proche.
Le « local », le « slow tourism », l’éthique, le sain … pullulent et ne cessent d’attirer les nouvelles générations.
Les vacances au vert plébiscitées
Un besoin d’authentique se ressent donc socialement, avec une tendance à la déconnexion, à l’harmonie avec la nature couplée à un retour aux sources. Nombreux sont les vacanciers en recherche de séjours simples, éco-responsables et dénués de tout superflu.
Dormir dans une cabane de charme au cœur de la forêt auvergnate en dégustant un repas fait maison, riche en légumes verts (un chou farci ?) est, typiquement, aujourd’hui une activité qui connaît une forte popularité. Le ticket gagnant pour beaucoup sera de coupler cela à une randonnée antioxydante dans l’air pur du massif du Sancy, pour digérer.
Le Domaine du Lac Chambon, dans le Puy-de-Dôme, parfait exemple des vacances nature.
Dans l’idée de matcher avec les nouvelles exigences des vacanciers, les établissements dotés de l’écolabel européen apportent de nombreuses garanties aux consommateurs. Délivré par l’AFNOR, ce dernier évalue plusieurs grands critères : économies et bonne gestion de l’eau et de l’énergie, diminution de l’utilisation des produits chimiques, limitation et valorisation des déchets … .
Allant jusqu’à réduire l’utilisation des véhicules sur leurs terrains, ou installer des espaces de tri collectif, des campings s’inscrivent dans une réelle démarche de respect de l’environnement naturel local à travers des actions concrètes.
De nouveaux stimuli
Parallèlement, dans un tout autre registre moins brut, les expériences « au bout du monde », qui sont aujourd’hui plus accessibles (notamment grâce aux prix cassés sur internet), permettent au plus grand nombre d’accéder à des séjours originaux, des plus atypiques et frissonnants, en rupture -parfois-, avec le woofing à domicile.
Des spots de villégiature boostés à l’apocalypse
Il n’est pas rare de voir des destinations anciennement boudées devenir aujourd’hui de véritables places to be. Transformés en industries récréatives, ces points de chute anonymes -ou hélas tristement réputés- connaissent un essor exponentiel ; la complexité pour s’y rendre, la dangerosité, le secret qui les entourent … fascinent.
A l’instar de Tchernobyl, certains vestiges de catastrophes (humanitaires, naturelles, faits divers …) sont devenus des mannes pour le « dark tourism ».
Ces nouvelles attirances, ou attractions, suscitent des sentiments mitigés, entre compréhension d’un intérêt historique intrinsèque légitime, ou sensation de banalisation et de prise à la légère de drames, tournés en loisirs.
Un marché en constante évolution
L’insolite se retrouve aussi dans de toutes nouvelles expérimentations, encore plus singulières. Les environnements sans touristes sont par exemple de plus en plus recherchés.
D’après « Tourism Highlights 2018 », le « Countries report 2018 » du World Travel & Tourism Council et une infographie de synthèse proposée par Globe-Trotting, l’Antarctique se positionne dans les premières destinations peu fréquentées, avec 0.003 vacancier / km². Les Îles Marshall de Micronésie, elles, n’ont comptabilisé que 6000 arrivées en 2018, soit 0.5 touriste / km² ; des chiffres qui ne devraient, du coup, qu’augmenter dans les prochaines années … .
Il serait fastidieux de citer toutes les nouvelles formes de vacances aujourd’hui, compte-tenu de l’évolution si rapide du secteur.
La requête Google « tourisme atypique » comptabilise au bas mot dix millions de résultats, et les informations fusent ; plus minoritaires, le contre-tourisme -qui consiste à faire l’inverse de ce qu’un voyageur est « censé » faire-, le K2 -qui propose de se rendre dans une ville pour n’en explorer en profondeur que la case « K-2 » de son plan-, le « passé recomposé » -invitant à la découverte de villes en utilisant uniquement des moyens de transports obsolètes-, gagnent tout de même des adeptes dans le monde entier …
Les tendances touristiques évoluent indéniablement. La facilité d’accès à des mines d’informations donne accès au plus grand nombre de vacanciers à une offre de séjours adaptés à toutes les envies. Tout est possible pour sortir des habitudes et des sentiers battus. Face aux nouvelles tendances, les opportunités sont grandes pour les opérateurs de tourisme proposant des vacances all inclusive ou plus insolites, ou pour les nouvelles plateformes permettant de très rapidement dégoter des prestations pour satisfaire toutes les envies, dans le monde entier.
Attention donc à ceux qui ne prennent pas le virage.
Certains visuels ont pu faire l’objet de retouches.
Source de la photo d’illustration de l’article : « group of people standing facing lake view », par Elizeu Dias, sur Unsplash.